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Terre inculte

Le récit est lu par l'artiste Flore Eckmann.

Écouter une exposition. Ou plutôt : écouter une visiteuse évoquer l'exposition qu'elle vient de voir. Y être à travers les yeux d'une autre. Regarder ce qu'elle voit et manquer ce qu'elle oublie. Ressentir par ses sens. Et s'accrocher aux indices qui n'éclairent pas les mots, ne les complètent pas, mais sont là, des images parallèles, sur le bas-côté. Cette exposition est pratique, celui ou celle qui le veut peut l'emporter. Mais que faire des indices qui restent là, au mur ? Les prendre en photo ! Peut-être, mais alors que faire du chemin qu'on ne peut pas emporter ? Car quiconque visite une exposition chemine. Qu'il suive le parcours ou laisse vagabonder son esprit, il ne regarde jamais seulement les œuvres, il va de l'une à l'autre, ignore, enjambe. Et cheminant il emporte – comme cette visiteuse – une part de l'exposition, son exposition. Une Terre inculte peut être très riche. Tout est question de point de vue.

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